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Lettre ouverte au président de l'université de Rouen Normandie

Les personnels du département d’informatique
Saint-Étienne-du-Rouvray, le 14 février 2019

À l’attention de M. le Président de l’université de Rouen Normandie

Monsieur le Président, cher collègue,

Après six mois d’alerte et deux semaines de report des cours, vous avez enfin accepté de nous recevoir le 13 février pour trouver des solutions à une situation devenue extrêmement critique.

En effet, le département d’informatique se trouve dans l’incapacité d’assurer la totalité des enseignements faute de forces vives, et ce malgré un recours intensif aux heures complémentaires et aux vacataires.

Nous nous permettons de vous rappeler que le déficit en enseignement du département est estimé à
l’équivalent de neuf postes d’enseignants chercheurs.

Lors de notre rencontre, nous vous avions apporté une liste précise de nos besoins auxquels nous
estimons que vous n’avez pas répondu de manière satisfaisante :

  • pour les emplois à long terme, postes d’enseignants et enseignants-chercheurs titulaires, le seul horizon que vous nous avez proposé est l’éventualité de postuler à la campagne d’emplois pour la rentrée 2021, sans aucune garantie d’obtention de poste, et ceci alors même qu’un départ à la retraite de l’un des membres de notre département est prévu pour fin 2019 ;
  • pour les emplois à moyen terme, ATER et PAU, nos demandes portent sur leur pérennisation. Vous nous avez rassuré sur ce point lors de notre entrevue, mais aucun engagement écrit de votre part n’a été obtenu, notamment sur l’ouverture des concours pour les PAU ;
  • pour les emplois à court terme, seule la proposition de recours massif aux emplois précaires est actée. Ce type de solution est déjà largement utilisé et a atteint ses limites. En effet, d’une part la difficulté de recrutement restreint le nombre de candidats et, d’autre part, le statut précaire rend ces emplois non attractifs, accentue le roulement des intervenants, et accroît fortement le travail d’encadrement des permanents.

À l’issue de notre rencontre, la situation n’a pas progressé : en l’état nous ne sommes toujours pas en
mesure d’assurer l’intégralité des formations du département.

Soyons clairs : nous voulons reprendre nos activités d’enseignement, pour nos étudiants, pour la dif-
fusion de notre discipline, par conscience professionnelle, par amour de notre métier. Nous souhaitons
également avoir les moyens de participer aux nouvelles missions pour lesquelles nous sommes sollicités, comme la formation des enseignants du secondaire par exemple. Pour autant, nous sommes dans l’incapacité morale d’effectuer, de nous mêmes, ce crève-cœur qui consisterait en une sélection des matières que l’on dispenserait. De plus, une telle opération dépasse nos prérogatives statutaires, mais pas les vôtres. Nous vous demandons donc de prendre vos responsabilités et, soit de décider de la marche à suivre que vous nous imposerez sans moyen supplémentaire, soit de nous donner les forces vives nécessaires au maintien de nos formations, en limitant le recours aux contrats précaires, plaies du monde du travail moderne. Vos anciennes responsabilités syndicales ne peuvent que vous rendre sensible à ce dernier point.

Nous vous remercions par avance pour votre lecture attentive et pour vos réponses bienveillantes à nos sollicitations. Nous restons à votre disposition pour vous rencontrer à votre convenance.

Confraternellement,
les personnels du département d’informatique